Pourquoi une nouvelle technique?
La déchirure du ligament croisé cranial est une des causes les plus communes des boiteries chez le chien. Le traitement conservateur ne permet généralement pas de résoudre la boiterie. La déchirure du ligament croisé est toujours associée à une instabilité qui engendre systématiquement le développement d'une arthrose du grasset. Toutefois l'instabilité n'est pas associée obligatoirement à une invalidité. La majorité des chirurgiens vétérinaires pense que le retour à la marche normale chez le chien et le chat nécessite une intervention chirurgicale appropriée, très supérieure au traitement conservateur
Actuellement, le choix de la technique de réparation de la déchirure du ligament croisé cranial chez le chien est de trois types : intra-articulaire, extra articulaire ou stabilisation dynamique sous forme d'ostéotomies tibiales. Actuellement, la TPLO a la préférence des chirurgiens mais de nombreux problèmes sont apparus avec l'utilisation de cette technique au cours des deux dernières décennies.(photo1)
La stabilité postopératoire du grasset
Le but des traitements chirurgicaux du ligament croisé cranial est de stabiliser le grasset. Il fallut attendre l'utilisation de la fluoroscopie sur un tapis de marche par le docteur Bötcher pour vérifier le modèle théorique de stabilité dynamique après ostéotomie de Slocum. Toutes les études du Dr Bötcher ont montré que la qualité de la stabilité postopératoire variait avec les interventions
Problèmes associés à l'utilisation de la TPLO et bases biomécaniques de la CBLO
Un effet de balcon apparaît nettement lorsque le centre de rotation de l'ostéotomie marqué sur les deux schémas de droite par l'abréviation ACA est différent du centre de l'angulation nommé CORA. Il existe de ce fait un non alignement des axes et une translation secondaire du plateau tibial caudalement comme nous pouvons le constater sur ces trois cas de TPLO. L'effet de balcon (photo2) et le report du poids de l'animal en arrière de l'axe longitudinal du tibia peut engendrer une translation secondaire, c'est-à-dire un déplacement postopératoire du tibia proximal avec agrandissement de l'espace initialement comprimé et peut avoir des conséquences plus graves avec la fracture de la métaphysique proximale ostéotomisée voir de la tubérosité tibiale.
Le but de la CBLO est d'aligner les axes anatomiques distal et proximal (photo 3). La pente tibiale a été ajustée à l'angle désiré après bascule craniale de la métaphysique proximale.
Avantages de la CBLO
La CBLO présente de nombreux avantages. Tout d'abord l'ostéotomie est extra- articulaire, ce qui élimine les risques d'arthrite septique en cas de contamination de l'intervention. La technique d'ostéotomie est techniquement plus simple que pour la TPLO. Il n'existe pas d'effet de balcon du fait de l'alignement des axes anatomiques proximal et distal. Le poids de l'animal n'est pas reporté en arrière, ce qui évite les risques de complications de translation secondaire, de fracture de la tubérosité tibiale ou de débricolage. La compression inter-fragmentaire par une vis de traction favorise la cicatrisation osseuse rapide (Photos 4 et 5).
La CBLO permet la correction des pentes tibiales excessives éliminant l'utilisation de l'exérèse d'un coin tibial supplémentaire et facilite l'ostéotomie quand la crête tibiale est compromise. Les arthroscopies de contrôle réalisées sur certains patients après CBLO ont montré que les structures cartilagineuses étaient normales ou presque normales pour toutes les déchirures partielles ou totales du ligament croisé cranial. . Une stabilité postopératoire passive est observée chez presque tous les patients opérés de CBLO.
En résumé, la CBLO combine les avantages de la TPOL et ceux de la correction des déformités des os longs selon Paley. Les nombreux avantages de cette technique expliquent pourquoi une majorité de chirurgiens l'adoptent depuis sa description initiale par Hulse.