Traitement de la déchirure du ligament croisé crânial chez le chien : La meilleure technique ?
La déchirure du ligament croisé crânial est la cause numéro une des boiteries du membre postérieur chez le chien. Il existe toujours une controverse quant à la meilleure technique de traitement de cette déchirure, de nombreux chirurgiens préférant la technique de nivellement du plateau tibial sans preuve irréfutable. Quatre études scientifiques randomisées avec contrôle, viennent combler ce vide
Les deux premières études comparent la technique de nivellement du plateau tibial (NPT) et l'utilisation de sutures extra–capsulaires (SEC). La première étude démontre une récupération intégrale de la fonction après 150 jours chez les chiens traités par NPT, ce qui n'est jamais le cas pour la deuxième intervention par SEC
La deuxième étude, confirme le meilleur résultat pour le NPT après six mois lors de la mesure des forces au sol. Une troisième étude compare les résultats cliniques entre l'utilisation du NPT et ceux de l'avancement de la tubérosité tibiale (ATT) par mesure des forces au sol. Les chiens traités par la technique de NPT ont une amélioration clinique significative
Le groupe traité par un ATT présente un taux de déchirure du ménisque médial de 50 % en cas de déchirure complète et de 25 % en cas de déchirure partielle à 48 semaines (à comparer avec les 6 % obtenus pour les chiens traités par NPT). Les instabilités postopératoires et le taux de déchirure méniscale postopératoire apparaissent plus élevés lorsque la pente tibiale est supérieure à 28° pour la technique ATT.
La dernière étude présente les résultats d'un suivi fluoroscopique des différentes techniques qui met en évidence un taux d'échec plus important en cas de technique extra-capsulaire. Le mouvement de tiroir persiste chez 75 % des chiens opérés par la technique ATT
Traitement de la maladie du processus coronoïde médial du coude
La fragmentation du processus coronoïde et la dysplasie du coude associée sont parmi les désordres orthopédiques les plus communs associés au développement des chiens de taille moyenne et grande. Les causes et la physiopathologie de cette maladie restent encore partiellement inconnues et controversées. De ce fait, de nombreux traitements sont décrits et les résultats restent inconstants. En l'absence de traitement unique et parfaitement satisfaisant, nombre d'études s'intéressent aux causes, au diagnostic, aux traitements et aux résultats. Trois domaines dominants ont été abordés lors de ce congrès : Les ostéotomies ulnaires et humérales, les prothèses et la combinaison de plusieurs traitements.
Les ostéotomies
Deux types d'ostéotomies sont décrites : La première est ulnaire et proximale et la seconde humérale. L'ostéotomie ulnaire dynamique proximale (photo) est réalisée lors de l'exérèse du processus coronoïde médial sous arthroscopie : Elle a pour but de corriger le conflit huméro-ulnaire et de diminuer les pressions correspondantes afin de prévenir l'aggravation de l'arthrose. Elle est surtout recommandée en cas de dysplasie avérée du coude. L'ostéotomie bi-oblique proximale de l'ulna permet d'observer une amélioration clinique significative chez les chiens atteints d'une maladie du compartiment médial du coude avec un taux de complications mineures de 12 %.
L'ostéotomie de translation humérale (photo) est une nouvelle procédure recommandée pour le traitement de la douleur associée au compartiment médial du coude afin de reporter les pressions sur le compartiment latéral intact et de faciliter la formation de fibrocartilage sur les surfaces articulaires médiales éburnées (photo). La technique apparaît bénéfique pour les animaux traités, avec une diminution lente et progressive de la boiterie sur 6 à 10 mois mais seulement 11 des 24 patients traités pouvaient vivre sans anti-inflammatoires. Toutefois, le nombre de complications majeures est de 28 % (débricolage, infection, nonunion).
Prothèses du coude et le meilleur traitement ?
Trois types de prothèses du coude sont actuellement utilisés : Les prothèses totales Tate et Syrius et la prothèse unicompartimentale CUE(photo). La plus ancienne, la prothèse Tate est utilisée depuis sept ans avec 250 cas dans le monde. Elle est utilisée chez les chiens atteints d'arthrose terminale très invalidante. Les résultats sont favorables mais la technique est complexe et le prix de revient prohibitif. La prothèse unicompartimentale CUE plus récente permet d'observer sur les 103 cas publiés, 48 % d'excellents résultats et 43 % de résultats acceptables avec un taux de complications majeures de 11 % et de complications mineures de 27 %.